Trivia // Pourquoi le tailleur Bar de Dior a-t-il connu un tel succès en 1947 ?
Lorsque Christian Dior présente la première collection de sa maison éponyme le 12 février 1947, il pose la première pierre (massive) d’une révolution stylistique. A cette époque, la France se remet à peine de la Seconde Guerre Mondiale : l’économie est en berne, la population dépend encore des tickets de rationnement et les restrictions textiles sont encore en vigueur. Riches et féminins, ses vêtements contrastent avec les pièces disponibles chez la concurrence. Au point que Carmel Snow, rédactrice en chef du magazine Harper’s Bazaar le félicite quelques jours plus tard sur le « new look » de ses créations.
Rompant avec l’austérité et l’utilitarisme, Christian Dior remet en avant la délicatesse. Amoureux des femmes qu’il veut avant tout sublimer, le créateur veut leur offrir une garde-robe qui les mettra en avant. Pièce phare de ce premier défilé, le tailleur Bar résume à lui seul cette nouvelle ère : une taille fine, une poitrine mise en avant, des hanches marquées grâce à des inserts rebondis intégrés à la veste.
Mais en plus d’être pourvoyeur d’une nouvelle esthétique, le tailleur Bar est également synonyme d’opulence. Coûtant la bagatelle de 59 000 Francs (environ 265 000 Euros), il est coupé dans des matières nobles qu’il requiert en quantités XXL. Sa veste nécessite à elle seule 3,7 mètres de soie tandis que sa jupe plissée est composée de laine doublée de batiste. Signe extérieur de richesse, il représente avant tout une légèreté assumée, passée au second plan les années précédentes. Grâce à lui, la féminité, l’élégance et le plaisir de s’habiller sont remis au goût du jour.
Pièce iconique de la maison, il est aujourd’hui encore un favori des designers qui n’ont de cesse de le réinventer saison après saison, à l’image de Maria Grazia Chiuri qui le met particulièrement à l’honneur depuis ses débuts au sein de la griffe parisienne en 2016.
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